Mon monde
Une grande maison dans un jardin immense,
Des
parfums délicieux, flottant dans l'air limpide,
Des amis, une famille, toujours
présente pour moi.
C'était mon monde.
Des arbres d'envergure, des arbres fous
d'oiseaux,
Accompagnés de fleurs, de buissons, de bosquets,
Où chacune des
saisons, tour à tour, s'enivrait.
C'était mon monde.
Une chambre d'enfance,
des jouets adorés,
Des jeux de société jusqu'aux vieilles poupées,
Ce paradis de
rêve m'avait été donné.
C'était mon monde.
Cependant, cette vie, je ne pouvais
l'apprécier,
Car comment être heureux lorsqu'on est enfermé,
Derrière de hautes
murailles d'ignorance et de peurs.
C'était mon monde.
J'ai attendu des mois, des
années peut-être,
D'avoir assez grandi pour faire tomber mes chaînes,
Et alors,
je sautai par dessus la clôture, et je vis...
C'était mon monde...
Je vis l'âme
des hommes dans toutes ses couleurs,
Le vice et la vertu, le courage et la peur,
Pas d'arbres, pas de fleurs, aucune verdoyance
Dans des vies dérivant vers des
abîmes sans fond;
Je vis des hommes pleurer, de joie ou de souffrance,
Je
découvris le bruit, les cris et la violence,
Je vis beaucoup d'amour et encore
plus de haine,
Et pourtant ce monde, je l'aimais déjà.
C'était mon monde.
(Vadim Schneider, Concours littéraire Brébeuf
Printemps 2000, 3ème secondaire, 1er prix, Prix d'excellence L'Amicale Daniel Varoujan) |